Présentation et lecture en Andorre de Stylites d'Andorre

À l'occasion de la publication de Stylites d'Andorre – édition française d'Estilites d'Andorra de Manuel Montobbio, traduite de l'original en catalan par Josep Enric Dallerès – Anem Editores et l'Ambassade d'Espagne en Andorre ont organisé, avec la collaboration de l'Ambassade de France en Andorre, la Société andorrane des Sciences, la Librairie La Trenca et Arthotel, sa présentation et lecture en Andorre, qui a eu lieu le 28 janvier 2025 dans la Salle des Assemblées de l'Ambassade d'Espagne en Andorre. Après l'accueil et l'introduction de l'Ambassadeur d'Espagne Carles Pérez-Desoy et du Chargé d'Affaires a.i. de France Thibault Houspuc, celle-ci a compris les interventions sur l'œuvre de Josep Enric Dallerès, du poète Manel Gibert et de l'auteur, suivies de la lecture choisie de la première partie, "Estilites d'Andorre" alternativement en français par Dúnia Ambatlle et en catalan par Manel Gibert, et de l'intégralité des sept "Reflexions dels Estilites" de la seconde alternativement en français, catalan et espagnol par eux et par Josep Enric Dallerès et Manuel Montobbio, donnant ainsi vie aux Stylites d'Andorre dans les trois langues dans lesquelles ils ont vu la lumière, en catalan et en espagnol sous la plume de l'auteur, et en français dans la traduction de Josep Enric Dallerès à partir de l'original catalan.

Ces Stylites d’Andorre saisissent le souffle de la vie vécue en Andorre, sa quotidienneté et son côté extraordinaire et, tout à la fois, la quotidienneté et l’extraordinaire des sept poètes stylites de Jaume Plensa dans un dialogue entre sculpture et poésie, sur leur même chemin à la recherche de l’âme universelle par le biais de l’expérience de l’Andorre et de la vie ; voyage avec eux et, à travers eux, voyage en soi-même et vers la réponse aux questions qu’ils nous suscitent avec leurs réflexions ; clés pour ouvrir la porte de l’âme et nous retrouver. Inspirés de l'expérience andorrane de l'auteur, ils ont été publiés en catalan et en espagnol en 2019, édités respectivement par Pagès Editors et Editorial Milenio. Avec sa traduction en français par Josep Enric Dallerès et sa publication par Anem Editors, Stylites d'Andorre rejoient Estilites d'Andorra et Estilitas de Andorra et commencent leur voyage lors de cet événement.

Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas pu y assister, ou qui souhaiteraient le revivre, je vous partage la vidéo de l'événement ci-dessus ; ou si vous préférez, en cliquant sur ce lien, celle de la lecture à quatre voix. Cette présentation et lecture en Andorre s'est reflétée dans les médias, comme les interviews que le Diari d'Andorra et la Radiotelevisió d'Andorra RTVA m'ont accordées, l'article que Manel Gibert a publié dans le journal Bondia sous le titre "Triangle virtuós", qui résume en grande partie l'approche de son intervention, ou la couverture que le magazine Dona Secret a donnée de l'événement. Comme complement, je vous invite aussi à lire l'interessant essai en français intitulé "Manuel Montobbio ou le régard du poète-stylite" que le Dr. Jordi Pià Comella, Professeur de Clasiques à la Sorbonne Nouvelle, a écrit quand l'oeuvre a été publié dans son édition originale et présentée à Paris en Mai 2019. Ces références s'ajoutent à toutes celles dont l'œuvre a fait l'objet dans ses éditions en catalan et en espagnol, que vous pouvez voir en cliquant sur le titre dans chaque langue la première fois qu'il est mentionné.

Chaque lieue implique, comme nous le disait Wittgenstein, une Weltanschauung, une vision du monde. Mes lettres dans la bouteille s'inspirent de la réflexion de Schloterdijk dans Règles pour le parc humain, lorsqu'il nous disait que la culture est faite des lettres que nous écrivons à nos amis, car en fin de compte, ceux qui nous lisent sont des amis, comme le sont ceux que nous lisons. Chaque langue est l’une des fréquences sur lesquelles Radio Humanité  diffuse : lorsqu’une œuvre naît en elle, elle peut potentiellement atteindre tous ceux qui la parlent, ceux qui la pensent, la rêvent, l’aiment et la vivent. Je souligne dans l'essai introductif de l'édition française que j'ai senti que, d'une certaine manière, ces Stylites d'Andorre n'étaient pas complets sans avoir vu aussi la lumière en français. Car l’Andorre, qui a comme seule langue propre et officielle le catalan, regarde et se projette tant vers l’Espagne que vers la France, et tant pour l’une que pour l’autre, veut être présente en leur âme, leur imaginaire collectif. C’est peut-être pour cela que, une fois avaient-ils vu originellement la lumière en catalan et en espagnol, j’ai senti qu’ils m’appelaient pour naître aussi en français, ainsi que l’Andorre à laquelle j’avais voulu les rendre présents comme présent en retour par tout ce qu’elle m’a donné, par l’éternité des instants, des temps en elle vécus. Je l’ai senti ; et aussi Josep Dallerès, qui, en tant que traducteur et éditeur, a permis que ces Stylites d'Andorre voient la lumière: tous mes remerciements vont à lui. J'ai conclu cette présentation et cette lecture en Andorre des Stylites d'Andorre avec la réflexion que, de même que lorsque les Estilites d'Andorra ont vu la lumière en catalan, ils sont potentiellement nés pour la dizaine de millions de personnes qui parlons catalan, et lorsque les Estilitas de Andorra ont vu la lumière en espagnol, ils sont potentiellement nés pour les centaines de millions de personnes qui parlons espagnol, avec sa publication en français et avec cette présentation et lecture, les Stylites d'Andorre sont potentiellement nés pour les centaines de millions de personnes qui parlent français. Jaume Plensa a dit à plusieurs reprises que lorsque deux stylites portent la même couleur la nuit à la même heure, c'est parce qu'ils se communiquent entre eux. Désormais, en les lisant en catalan, nous pouvons npus communiquer avec le stylite rouge situé sur la couverture de l'édition catalane ; en les lisant en espagnol, nous pouvos nous communiquer avec le stylite blanc sur la couverture de l'édition espagnole ; en les lisant en français, nous pouvons nous communiquer avec le stylite vert sur la couverture de l'édition française. Comme des lettres dans la bouteille, je les mets dans cette bouteille, et je les jette dans la mer de la web avec l'espoir qu'elles atteindront votre rivage, qu'elles seront un pas sur le chemin de trois mille lieues que les Stylites d'Andorre peuvent désormais parcourir dans les trois langues dans lesquelles l'Andorre est vécue, ressentie et rêvée ; avec l'espoir, surtout, que ils nous guideront sur le chemin de la recherche de l'âme, nous montreront la clé qui ouvre l'armoire des sept clés et nous éclaireront de leurs réflexions.

 

Manuel Montobbio

Paris,
Lune inspirée
par les Stylites d'Andorre
de Février
de deux-mil vint-cinq